Nos députés en roue libre


L’on peut difficilement pardonner à François Fillon les différentes affaires dans lesquelles il est impliqué. Après tout, il se présentait avec beaucoup de condescendance comme le chantre de l’intégrité. Pour autant, il n’est pas entièrement responsable de ces agissements : notre système actuel, totalement dérégulé, est une invitation pure et simple à la corruption, et il n’est pas étonnant que nos élus en profitent tant et plus ! Il y a peu, je me suis rendu à Lisbonne pour un incentive, et j’en ai parlé avec le reste du groupe. Et j’ai découvert comme cette histoire a heurté la foule. Que ce soit les socialistes ou les républicains, l’agacement était immense. Même les défenseurs de Fillon le soutenaient moyennement : ils étaient foncièrement écœurés par la mentalité de leur prétendant. Cette controverse a vraiment mis sous le feu des projecteurs l’impunité totale dont jouissent les élites. Mais le pire reste le lynchage des médias à laquelle s’est essayée Fillon. L’homme supposément intègre a changé radicalement : il a fait remonté ces accusations à l’Elysée, condamné les journalistes. Diffamer les journalistes est depuis quelques années récurrent dans ce genre d’histoires. Mais dans cette affaire, la barre a été placée très haut. Raffarin a carrément demandé à ce que les spectateurs huent les journalistes avant l’entrée en scène de Fillon ! C’est exactement ce qu’aurait fait Donald Trump. Venant d’un ancien premier ministre ! Le fond du problème, c’est que les députés considèrent la France comme leur terrain de chasse. Les aménagements très particuliers de Fillon prouvent qu’aucune autorité ne contrôlait les choix des députés : ceux-ci agissent en toute autonomie, libres comme l’air. Il serait temps d’administrer tout ce petit monde. Des précédents existent en la matière. Des décennies durant, l’Elysée n’a pas été subordonné à un devoir de transparence. Je n’idolâtre pas vraiment Sarkozy mais il faut lui reconnaître ce mérite, il a permis à la cour des Comptes à mettre son nez dans le budget de l’Elysée soit publiée. Depuis ce jour, les dépenses élyséennes sont scrutées ! C’est de cette façon dont marche une vraie démocratie dans un pays démocratique, et il faut que la cour des Comptes puisse examiner les pratiques de nos élus. Autrement, j’ai bien aimé cet incentive à Lisbonne. Voici l’agence qui s’en est occupée, si vous avez besoin d’un agence événementielle.


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